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Intrapreneurs et entrepreneurs sont des moteurs cruciaux de l'innovation

28 juin 2022

Article du 12 Avril 2022, Les Echos Entrepreneur par Yves Vilaginés

INNOVATION - Les grandes entreprises ont développé des programmes d'intrapreneuriat pour innover et ouvrir de nouveaux marchés. Mais trop peu encore prévoient la création de start-up indépendantes, regrette Emmanuel Pascart, auteur de « Intrapreneurs, le réveil de la force dans l'entreprise ».

Comment définir l'intrapreneuriat ?
C'est une notion vaste, complexe et en développement. Il s'agit d'un processus grâce auquel le salarié fait bouger les lignes au sein de l'entreprise pour générer de la croissance durable. Les programmes d'intrapreneuriat sont encore peu nombreux en France. J'en dénombre environ 200. Ils ont souvent un caractère marketing, avec pour objectif la rétention des talents.

Un bon programme d'intrapreneuriat devrait plutôt contenir une forte dose d'innovation business, c'est-à-dire une volonté de transformer les idées en factures. Les entreprises qui réussissent, évoluent en général dans un écosystème complexe de sous-traitants. Ce sont souvent des entreprises matures de l'industrie. Je pense par exemple à Airbus ou Thales. Ces programmes développent le plus souvent des outils internes d'aide à la décision et au process, valorisable pour l'écosystème, plutôt qu'un nouveau produit ou service.

 
Quelles différences selon vous entre intrapreneur et entrepreneur ?
Le point commun entre intrapreneur et entrepreneur, c'est la connexion au marché, l'envie de combler un besoin, voire de créer. Tous deux sont des moteurs cruciaux de l'innovation. Mais en ce qui concerne la prise de risque et le parcours, ce n'est pas la même chose.

L'intrapreneur a misé très tôt sur la curiosité et l'exploration de manière différente. C'est en général une personne bien formée, ouverte sur l'international, qui entre dans une entreprise avec un désir de la transformer. Elle aime résoudre des problèmes. Sa motivation d'innover passe par la modification d'un schéma existant.

Evidemment, si le projet développé dans un programme d'intrapreneuriat devient un business, l'intrapreneur peut devenir entrepreneur . Un intrapreneur doit en être capable même si dans la réalité cette promesse est inconfortable. Le chemin inverse me semble plus rare. Je vois mal des entrepreneurs naviguer au sein d'une grande entreprise avec ses schémas d'organisation complexes.

L'intrapreneuriat peut-il déboucher sur la création de start-up indépendantes ?
Ces cas sont très rares malheureusement. Les entreprises envisagent peu de créer un spin-off ou un spin-out. Je pense que les programmes d'intrapreneuriat mis en place devraient plus souvent prévoir cette éventualité. Les grands groupes le font parfois lorsque le projet est trop nouveau ou éloigné de leur savoir-faire.

Cela pourrait ressembler à une sorte de start-up studio ?
Avec une grande différence quand même… Dans un start-up studio , les projets meurent rapidement s'ils ne trouvent pas leur marché. L'obligation de résultat est concrètement plus attendue.

Je parlerai plutôt d'accélérateur. Les intrapreneurs peuvent se permettre des pivots, plus de tâtonnements. Adossés à un grand groupe, ils constituent des équipes internes, avec de solides expériences. L'entreprise leur permet d'explorer des opportunités de marché. Le fait que l'équipe soit issue de ses rangs est quelque chose de rassurant.

Lorsque ce projet, parce qu'il est éloigné du coeur de métier par exemple, devient un spin-off, ces intrapreneurs, devenus entrepreneurs, peuvent même continuer à bénéficier d'un accompagnement dans la durée. Les grands groupes créent un tunnel de bienveillance qui peut aller jusqu'à une prise de participation. Mais c'est encore trop rare.

Quels sont les points de vigilance pour celles et ceux qui deviennent entrepreneurs ?
Mon conseil est que ces entrepreneurs doivent s'intégrer d'une manière ou d'une autre dans le coeur du métier de l'entreprise. Il doit y avoir des synergies, des convergences d'intérêt, en particulier avec l'écosystème. En résumé, ne pas sortir complètement du métier de l'entreprise.

Il faut aussi être vigilant au partage de la propriété intellectuelle. Notamment quand il y a des brevets à la clé. C'est de la vente interne. Il faut être aguerri à ce type de négociation.

Enfin, si l'entreprise prend une participation au capital, elle devrait rester minoritaire à mon avis pour laisser les mains libres à l'équipe fondatrice. Et laisser ouvertes toutes les possibilités : entrée au capital de fonds d'investissement, rachat de cette participation par les salariés, et même rachat par l'entreprise d'origine.
par Emmanuel Pascart 22 novembre 2022
Il y a 1 an mon ouvrage - Intrapreneurs le réveil de la Force - voyait le jour, avec cette volonté farouche de mettre en avant ces salariés qui font bouger les lignes dans leur entreprise. Durant la COVID 70% de la planète était en arrêt total, malgré tout une désobéissance organisationnelle se mit en place (Jean-François Caron) des entreprises hackant leurs outils de production pour concevoir masques, appareils respiratoires. Enfin l’agitation disruptive ! J'ai donc eu envie d’aller au bout de ce projet : créer 1 intelligence collective, raconter le terrain, l’expertise, le désir de créer. Le titre ? 1 hack de la fameuse trilogie, 1 clin d’œil, loin des titres moralisateurs pour évoquer 4 générations qui se côtoient tjs dans l’entreprise. Ce livre raconte ma propre histoire, celle d’intrapreneur(e)s, des échanges passionnants, notamment avec Gifford Pinchot III , 1 itinéraire, 3 saisons, 9 épisodes, 3 épilogues, 200 pages et une « postface » de Gib Bulloch, ex Executive Director chez Accenture. Nous avons vu jaillir des spécialistes du constat avec le sens du verbe et de la syntaxe. La résolution du problème sur le terrain est 1 autre histoire. Parfois l’approche académique simplifie ds 1 logique binaire un état de l’art plus complexe sur le terrain 😉 Dans ce livre outils, méthode, exemples. Entreprendre c’est rechercher, co-tester (contester parfois), codévelopper, mettre en marché, se tromper, s’adapter, s’améliorer. Sur le terrain, pas d’opposition entre Stratégie, R&D, Commerce, Marketing, les Opérations, le Client (acheteur ou utilisateur). Tout est lié. 👉 Innover doit être le co-développement de chacune de ces entités. 🎯Puisqu’il faut combler un besoin utilisateur et client, il faut des résultats. La question de la commercialisation est donc clef ! Voilà plusieurs années que je pilote la croissance, des organisations commerciales et l'expérience client. Oui, Innover c'est aussi commercer, c'est l'art de transformer les idées en facture et quoi de mieux que d'impliquer nos experts qui sur le terrain sont au cœur du besoin, les commerciaux🚀 Raison pour laquelle le livre a été sélectionné pour participer au prix Dirigeants Commerciaux de France (DCF) - Fédération Nationale du livre 2022 dans la catégorie "Management (Hommes et Entreprises)" Post Linkedin - Emmanuel P.
par Emmanuel Pascart 10 mai 2022
DMAIC est une méthode de résolution de problèmes en 5 étapes qui forment son nom. La particularité de la méthode DMAIC est qu’elle est scientifique, basée sur l’analyse de données afin d’arriver à des solutions. DMAIC est donc un acronyme : D comme Définir (Define en anglais) M comme Mesurer (Measure) A comme Analyser (Analyse) I comme Innover ou améliorer (Improve) C comme Contrôler ou maîtriser (control) Dans cet épisode nous allons explorer avec Emmanuel Pascart cette méthode à travers un exemple concret. JeudiLean est le podcast créé par Elodie Lhermitte, qui décrypte pour chacun les outils du lean, vous aide à les comprendre et à les appliquer.
par Emmanuel Pascart 10 mai 2022
Les intrapreneurs sont-ils un moyen de renforcer la capacité d’innovation d’une entreprise ? Encourager cette démarche est-ce un moyen de répondre défis actuels mais aussi de répondre aux aspirations des nouvelles générations de salariés ? Et si pour développer de nouveaux marchés, de nouveaux produits, la solution était de miser sur les intrapreneurs ? Ces salariés qui développent au sein de l’entreprise une idée tout en conservant leur statut. Si les hubs et les labs ont fleuri ces dernières années dans les grands groupes, les intrapreneurs ont-ils aussi leur place dans les PME ? Pour Emmanuel Pascart, intrapreneur et auteur d’Intrapreneurs, le réveil de la force dans l’entreprise, l’intrapreneuriat fait partie de l’ADN des PME. Il explique dans cet épisode comment cette démarche peut s’inscrire dans l’entreprise. Emmanuel Pascart est interviewé par Coralie Baumard.
par Emmanuel Pascart 10 mai 2022
On n’a de cesse de parler d’outils et de compétences dures or l'entreprise évolue avec un corps social qui mute, des générations nouvelles qui s'additionnent, forgées et contraintes par des périodes vécues et un environnement avec lequel elle essaye d'interagir. Les 3 dernières générations sont plus que jamais acteurs de l'urgence et guérisseur du mal qui rongent l'entreprise. Fordisme, Sakichi Toyoda et le Jidoka, Kichoro et Eiji Toyoda et le TPS, Hishikawa, le takt time en Allemagne … Des influences variées sur différents continents, différents secteurs pour en arriver à un point central. Oui, derrière les processus il y a une variété de clients … de collaborateurs, des acheteurs, des utilisateurs … des femmes et des hommes qui sont la pierre angulaire de cette création de valeur tant recherchée. Leur impact est vital et il ne pouvait pas être question de désolidariser la pensée Lean et l’intrapreneuriat. "La meilleure façon d'être suivi est de courir plus vite que les autres". Ce vieil adage me plait parcequ'il est en accord avec la société actuelle. Après tout, nulle n'est censé ignorer que la durée de vie d'une entreprise est dorénavant de 15 ans. Quelques décennies en arrière c'était près de 50 ans. La vitesse est donc un enjeu majeur. Au travers de constant doit résonner l'idée de ne pas tomber dans un perfectionnisme chronophage et de tester sur son marché de façon systématique son produit ou son services en mode "quick and dirty". Utilisateurs, consommateurs, donneurs d'ordre y verront là une agilité qui questionne en profondeur les besoins. Emmanuel P.
par Thierry Besaga 27 janvier 2022
Interview par Thierry Besaga de l'Esteval, 2021
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